dimanche 6 mars 2016

Les énergies renouvelables dans la production électrique : à quand l'explosion ?



Renouveler le modèle de production électrique français

Les énergies renouvelables restent encore minoritaires dans la production électrique en France. Pourtant, des investisseurs s'y mettent parce qu'ils estiment que c'est l'avenir. Ainsi, Jacques Trellu exploite plusieurs centrales solaires et un parc éolien en Bretagne, région qui cherche à renforcer son autonomie énergétique. 





Jacques Trellu est un investisseur. S'il a choisi la production d'électricité par énergies renouvelables, c'est parce qu'il en espère un retour financier. Il est d'ailleurs satisfait de son parc de 8 éoliennes sur la communautéde communes de Châteaulin Porzay. Dans l'éolien, le tarif d'achat par EDF et les distributeurs d'électricité, réglementé par l'État, est resté à peu près stable et d'un niveau suffisant pour rentabiliser les investissements des producteurs.
C'est moins vrai pour les autres énergies renouvelables. Pour l'instant.

Les prix de l'électricité encore trop fluctuants


Jacques Trellu s'est notamment intéressé à la production électrique par pyrolyse : mais le tarif d'achat de cette électricité s'est révélé trop bas. Pour être rentable, il faut investir énormément pour produire beaucoup.
Donc pas de place pour les petits producteurs dans la pyrolyse.

C'est un peu le même problème pour l'électricité d'origine photovoltaïque. Dans les années 1990, elle était rachetée à 40 centimes le kWc (kilowatt-crête) voire plus : un prix encourageant qui a suscité de nombreuses constructions d'unités de production solaire. Mais on est aujourd'hui à 28 voire 15 centimes le kilowatt-crête. C'est très insuffisant pour rentabiliser les installations de panneaux solaires photovoltaïques.
Jacques Trellu a cependant créé plusieurs centrales dans le Finistère, dont une de 7000 m2 à Briec, et essentiellement sur les toitures des bâtiments agricoles ou industriels. Il a développé son propre système d'intégration des panneaux solaires sur les toits (breveté) JMA-sol.
Il sait que cette production d'électricité redeviendra rentable quand le prix du pétrole augmentera de nouveau, et quand le coût d'entretien ou de démantèlement des centrales nucléaires s’élèvera et sera intégré au prix de l'électricité consommée. En France, on paie environ 15 centimes le kW/h consommé alors qu'en Allemagne, on est autour de 25 centimes.

Des énergies fossiles bien accrochées au système


La Cop21, la conférence des nations unies sur le changement climatique à Paris en décembre engage la France vers la transition énergétique, donc un passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables.
En 2015, l'Ademe (agence de la maîtrise de l'énergie) a publié un rapport sur l’hypothèse d'un mix électrique 100% renouvelable. Comme la précédente étude de l'association Negawatt, ce rapport démontre qu'il est possible de couvrir tous nos besoins d'électricité en France avec uniquement des énergies renouvelables, donc du solaire, de l'éolien, des courants marins, de la houle, de l'hydraulique, de la cogénération bois ou de la méthanisation.

Mais alors, pourquoi l'installation des énergies renouvelables en France est-elle si lente ?


Parce que les producteurs d'énergies classiques ne veulent pas laisser leur place : ils ont investi... on rentre en conflit avec les anciens systèmes installés.

Pour Jacques Trellu, la progression des énergies renouvelables est bien inéluctable, mais il estime qu'il faudra quelques dizaines d'années pour qu'elles deviennent la principale source de production d'électricité en France.

Conjoncture favorable au pétrole et au gaz


Les très bas prix des énergies fossiles, liés à la crise économique, à la géopolitique et à l'exploitation des gaz de schiste, freinent encore l'attrait pour les énergies renouvelables...la production d’électricité par les centrales thermiques est actuellement très abordable.
Pour Jacques Trellu, ça ne durera pas puisque ces ressources sont épuisables. Alors, il faudra bien trouver une alternative.


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