samedi 27 juin 2015

Les récoltants d'algues de rive en Bretagne


La récolte des algues de rive est une profession, et très réglementée. Il faut une autorisation pour cueillir les algues fraîches et les vendre. Cela permet de gérer de près la ressource pour faire durer cette activité locale et identitaire.


On peut récolter les algues en mer, au large. C'est le cas des goémoniers qui se rendent en bateau sur les zones de pêche des laminaires, essentiellement dans le nord du Finistère.

On peut aussi ramasser les algues échouées sur l'estran. Là encore, le ramassage est ponctuel et réglementé.

Enfin, on peut aller cueillir à marée basse les algues qui sont encore enracinées aux rochers. C'est la récolte d'algues de rive.

En Bretagne, les récoltants d'algues de rive sont réunis dans un syndicat et dépendent d'une commission spécifique du Comité régional des pêches et des élevages marins. André Berthou, algoculteur, récoltant d'algues et conchyliculteur, préside le syndicat.

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Les récoltants d'algues de rive sont des professionnels. Ils sont 125 en Bretagne, salariés des 79 entreprises qui bénéficient d'une autorisation de récolte, délivrée par la Direction des affaires maritimes.

Gestion de la ressource 

La récolte d'algues de rive est en effet très encadrée, comme la pêche au goémon. Pour ne pas piller, la ressource, le nombre des autorisations est limité, la pratique règlementée. La récolte doit se faire à pied avec des engins manuels (faucilles). On utilise souvent une brouette pour transporter sa récolte.

Précieux goémon noir

L'algue la plus recherchée est Ascophylum Nodosum, le goémon noir (avec ses flotteurs), utilisé en nutrition animale ou comme engrais agricole.
On le coupe à 30 cm de hauteur, car c'est une algue dont la croissance est lente. On met même en place des jachères pour lui permettre de se régénérer.

Algues à cuisiner

Certaines algues de rive sont aussi destinées à l'alimentation humaine directe dans les suhsis, salades ou condiments : Palmaria Palmata, Porphyra, Dulce et même Ulve, la fameuse algue verte, utilisée en alimentation animale ou en salade. Et l'algue verte fraiche reste rare. Quand elle est échouée et se décompose sur l'estran à marée basse, elle est inexploitable pour ces usages.

Économie locale et dynamique

La récolte et l'exploitation des algues est une activité qui se porte bien même si elle n'est parfois qu'une activité d'appoint.

Demande en hausse

L'algue est très demandée depuis 30 ans, grâce à ses alginates utilisés dans les industries agroalimentaires et cosmétiques, la pharmacie ou même l'imprimerie. Les alginates ont des propriétés épaississantes, gélifiantes, émulsifiantes et stabilisantes. Deux entreprises se partagent la quasi totalité du marché : Cargill et Dupont de Nemours.
Les algues sont de plus en plus utilisées en alimentation humaine directe, surtout depuis que les sushis et makis japonais sont à la mode...
La demande est en hausse, mais l'offre a parfois du mal à suivre. Certaines espèces sont moins productives, la ressource peut venir à manquer.
Certaines algues peuvent être cultivées, d'autres non...
En tout cas, c'est une activité porteuse, qu'on ne peut pas délocaliser et, pour la Bretagne, c'est aussi un élément d'identité !

Pour en savoir plus
Le syndicat des récoltants professionnels d'algues de rive de Bretagne

Le site de l'Université de Bretagne sur les macro-algues

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