mardi 18 mars 2014

Politique ferroviaire, du local au national...



En examinant les raisons pour lesquelles rénover la ligne de TER Brest-Quimper semble si long et si compliqué, on comprend que le problème est plus vaste. Gérard Guyon a pendant toute sa carrière participé à la rénovation ou la construction de lignes de train et de tramway partout en Europe. Il est aujourd'hui délégué de la  FNAUT (Fédération nationale des associations d'usagers des transports) pour le Finistère.
Il nous explique les solutions efficaces choisies chez nos voisins danois ou allemands pour faire circuler des trains à cadence régulière même sur voie unique.
Il nous explique aussi pourquoi le transport ferroviaire de proximité est si poussif en France. Alors que les villes suffoquent régulièrement dans la pollution  routière, il est temps de doper les trains quotidiens !



Le train, avenir des mobilités urbaines


Transports dit en "site propre" (le rail), trains et tramways assurent un service régulier aux usagers, davantage que les bus ou les cars soumis aux aléas de la circulation partagée sur les routes. Leur confort et leur sécurité sont également supérieurs aux autres modes de transport en commun.
Quand l'intermodalité avec les vélos, car, bus, voitures personnelles ou d'autopartage ou de covoiturage  est fluide (pas de rupture trop longue entre deux modes de transports), le transport par rail devient une clef de la mobilité durable.
Étant donné le nombre de passagers transportés, le train est beaucoup moins polluant que l'automobile. Pour l'usager, il est aussi moins coûteux que la voiture, si l'on prend en compte tous les coûts induits.

Un vrai partenariat public-privé


Les transports en commun requièrent de l'État et des collectivités un investissement puis des coûts de fonctionnement et d'entretien qu'ils ne sont pas toujours prêts à assumer par les temps qui courent. Et pourtant, si on tient compte de tous les effets d'une politique de déplacements efficace, en termes d'économie comme de santé publique, ça vaut le coup ! Comme sur beaucoup de sujets, il faut en matière de transports une vision à long terme et du courage...
Car derrière cette question, s'en cache une autre, qui demande plus de pragmatisme que de dogmatisme : celle de la privatisation du transport des passagers. Les infrastructures restent publiques mais le transport lui-même est assuré par différentes compagnies en délégation de service public. C'est déjà le cas pour les cars départementaux. En Allemagne ou au Danemark, où la privatisation a été menée avec soin, le trafic ferroviaire s'est considérablement développé et amélioré, au profit de tous, y compris des opérateurs historiques comme la Deutsche Bahn. Loin de fermer, les lignes moins rentables ont été intégrées dans des lots qui comprenaient des lignes intéressantes économiquement et les transporteurs privés y ont trouvé leur compte. A lire : un rapport de 2012 sur l'ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs.

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